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Necroslayer
18 février 2010

Tribologie

L'exposition Tribologie présente trois installations de Cléa Coudsi et Eric Herbin, à partir du 12 Janvier 2010, à la galerie Schirman & De Beaucé (7, rue du Perche, Paris).
Cette exposition s'éteindra le 27 février 2010.

Black Sound
Turnletters Spirit
Where now

Le premier élément qui interpelle dans cette exposition est bien sûr visuel : l'absence de couleurs autres que le noir et le blanc évoque immédiatement les codes classiques du corpse paint. De cette première impression se dégage une cohérence entre les trois installations. La deuxième impression émerge plus lentement lorsque l'on se promène dans le lieu : il se dégage de ces œuvres le froid du temps. Les tonalités blanches des surfaces, l'éclairage cru, le noir du métal et du charbon créent une ambiance hivernale propice à jeter l'esprit dans la contemplation du temps : temps passé, temps oublié, instant perdu, fragilité de la mémoire.

Turnletters Spirit

Sur une grande table lisse et blanche des milliers de lettres métalliques grouillent. Elles bougent, elles frémissent, elles s'agencent en motifs, circulent, s'entrechoquent, se figent. Un grondement profond les accompagne.

table

L'esprit humain est ainsi fait qu'il ne peut s'empêcher de chercher du sens dans un ensemble de lettres. Ici les yeux parcourent la table, s'arrêtent sur des groupes de signes, sur des lignes hasardeuses, et jamais ne trouvent de mots. Les lettres s'animent, la fouille continue, dans l'idée toujours renouvelée qu'un mot sensé va apparaître. Il doit pourtant y avoir des mots, des phrases, si ce n'est d'une langue actuelle alors des traces d'un idiome perdu, mais si justement il est perdu, comment le reconnaître ? Cette installation est un tombeau de langues oubliées. Un regret diffus s'installe un instant, la frustration de ne pouvoir connaître et comprendre l'autre. Un mot qui n'est plus compris par aucun être humain a-t-il encore un sens ?

Cette surface couverte de lettres et de signes typographiques évoque plus le chaos que n'importe quelle illustration d'un enfer banalisé. Le désordre est là et le grouillement le rend terrible : c'est le chaos rampant nommé Nyarlathotep par H. P. Lovecraft, porteur de messages lointains, fascinant et sinistre destructeur des esprits.

lettres

Des formes apparaissent dans le mouvement, les frottements des lettres dessinent des traces légères, les traînées de poussière métallique marquent les chemins préférentiels des signes. Ce qui surgit petit à petit de l'amas est inquiétant : des tourbillons, des tentacules, des chemins qui semblent suivre les règles d'une machinerie étrange. Au début le témoin cherche une explication et s'imagine que la surface blanche cache des rouages et des poulies, des chaînes et des pignons, toute une mécanique complexe et obscure qui tourne sans fin, dans une tentative vouée à l'échec de réarranger les lettres, de faire apparaître un sens et des mots.
Les traces apparaissent sur la surface blanche par une volonté de répétition, comme des empreintes dans un lieu sacré, la litanie des prières étant remplacée par la litanie des mouvements. Les lettres sont inversées, renversées, dépouillées de leur signification quotidienne. Elles ressuscitent des runes, des symboles de vie et de mort jadis gravés, figés. Elles reconstituent des langues mortes ou jamais nées, elles sont jetées au hasard sur une tombe à leur mémoire et le rituel sans fin leur donne un sens : celui d'invoquer les spectres de toutes les langues du monde. Un mot qui n'est plus compris par personne garde son sens primitif. S'il n'est plus prononcé ni entendu, son écriture devient son squelette, seul témoignage de son existence passée.

chemin
trace

Ensuite, la perception de la pièce évolue. Le titre de l'installation évoque une entité surnaturelle, peut-être souhaitant communiquer avec le monde humain ou écrire dans ces lettres la carte qui mène à son royaume, peut-être au contraire brouiller toutes les pistes qui mènent à elle. L'interprétation est confuse, le chaos règne. Elle existe mais est incapable d'écrire ses peurs, ses besoins, sa faim, elle ne laisse que les traces ininterprétables de son passage à la frontière des mondes.
Des grognements s'imposent à l'attention, les yeux se descillent et nul ne peut plus ignorer les coups sous la surface de la table, les gonflements et les bosses qui perturbent son uniformité, les manifestations violentes de quelque chose en dessous. Turnletters Spirit dérange car elle montre l'agitation souterraine désespérée d'entités qui voudraient sortir, briser la blancheur gelée de cette interface, grossir la profusion des lettres de métal de leur propre grouillement envahissant. On perçoit des coups d'épaule impatients, on en voit le choc sous les lettres. Les créatures veulent rompre la frontière et s'évader de cet univers inconnu.
Elles tentent d'influencer les lettres, de les attirer sur le tracé d'invocations qui leur ouvriraient les portes du réel. Les symboles quant à eux se défendent et s'organisent en un réseau protecteur, disloquent les invocations dans le chaos. Les lettres se dressent et se chevauchent parfois dans leur refus de s'ordonner selon les motifs voulus. La lutte est épuisante, les créatures s'arrêtent souvent, regroupent leurs forces, changent d'angle d'attaque. La lumière du monde exerce sur elles une attraction magnétique inépuisable. Les lettres attendent. Elles reprennent leur chemin comme de petits insectes blindés et éparpillent les formules naissantes.

Turnletters spirit est un voyage à travers les manifestations de l'angoisse. Elle fait passer le spectateur du regret des histoires perdues vers la crainte des machines vivantes jusqu'à la conscience des démons cachés sous le monde.

Where now

Cette installation est au premier abord glaciale : des dizaines d'enveloppes blanches et vides sont collées avec précision sur un mur lisse, rigoureusement alignées, éclairées d'une lumière froide. Elles diffusent des messages SMS lus par une voix de synthèse, imitation robotique littérale incapable d'interprétation intelligente des mots, ignorante de ses propres faiblesses. C'est un hommage au vide.

ou_maintenant

Et pourtant... Where now se laisse explorer, se laisse écouter, plus que cela, elle appelle, elle veut se faire entendre. Une volonté s'y manifeste, une volonté de communication parfois dérisoire qui fascine et qui chasse la sensation de vide. Une chaleur fugace réconforte les doigts qui viennent fermer les enveloppes, accompagnée d'une vibration plaisante. Les enveloppes qui paraissaient uniformes montrent des variations de teintes subtiles. Elles ont une individualité, une personnalité propre, une voix qui leur appartient, qui répète un message, qui veut le transmettre et en partager la mémoire. Ces voix inhumaines portent une émotion réelle. La vibration de leur parole se transmet au papier, elle lui donne une gorge, des cordes vocales et le souffle chaud de la vie.
Elles parlent de moments transitoires, en textes courts et vite oubliés, dont l'existence a pourtant affecté brièvement une vie. Elles parlent de lieux vite évoqués reconnaissables seulement par le destinataire original du message. Elles lisent des bribes de communications qui ont échappé à l'oubli, qui brûlent de se faire entendre encore une fois. L'installation est d'une fragilité émouvante : les rabats des enveloppes sont lentement salies et usées par les mains qui les touchent, elles se carbonisent petit à petit quand elles sont touchées, mais cette souillure est le prix à payer pour survivre, pour parler, pour retarder l'oubli. Il y a un équilibre éphémère entre autodestruction et vitalité.

C'est des trois installations de l'exposition celle qui manifeste la volonté la plus affirmée de se rapprocher de l'humanité car la mémoire y a trouvé une voix, la trace d'un instant vécu laisse une sensation sous les doigts. C'est aussi celle qui incarne l'humanité de façon la plus explicite : des individualités rangées côte à côte, luttant pour attirer l'attention, voulant séduire avant de vieillir, s'usant de par leur succès, bavardant en permanence sans écouter les autres, solitaires dans la foule, chuchotant dans le désert, vivant entre désir de chaleur et lent suicide.

ou_detail

Un frémissement parcourt en permanence l'ensemble du mur, même si personne ne touche rien. Des tremblements agitent les rabats des enveloppes. Des frissons ambigus attirent le regard, invitent à toucher. Des voix appellent dans le vide. Une vie fantomatique s'échappe des enveloppes, qui refuse de se dissiper. Ces spectres trouvent dans les voix de synthèse le moyen d'exister. Une rumeur s'entend en permanence, un chuchotement indistinct fait de tous les murmures qui nous assaillent. Une foule désincarnée attend le choix, elle attend de savoir qui pourra parler, qui sera condamné à s'user un peu pour parler plus fort.

L'écoute attentive des messages révèle cependant une autre dimension de Where now. Au delà de ces souvenirs vécus, quelque chose d'autre se manifeste que le bavardage de l'humanité. Une menace latente s'insinue entre les phrases. Il y a des crissements, des bourdonnements de mouches, des tapotements réguliers, le cri distordu d'une rune oubliée lue par une voix sans gosier, le hurlement du metal frottant contre le metal. Les voix des démons soupçonnés dans Turnletters Spirit sont là aussi et trouvent parfois le moyen de s'extraire de l'abîme pour se mêler aux humains. Le prince des démons est le Seigneur des Mouches pour la chrétienté, une caractéristique reprise par Lovecraft pour décrire celui qui chuchote dans l'obscurité. Ces sons inattendus ont un pouvoir terriblement évocateur, ils sont fascinants et inquiétants. Ils sont une tentation pour l'imagination, ils ouvrent des portes vers l'inconnu. Ils évoquent les démons de Blashyrkh attendant derrière le portail de leur royaume désolé et gelé : leurs voix nous parviennent et leurs visages peints se dessinent dans la neige.

Black Sound

La troisième installation se trouve de façon appropriée en sous-sol dans une cave voûtée. Le cheminement géographique à travers l'exposition est un glissement vers les ténêbres. Where Now, la plus proche de la porte, est pâle comme le cheval de la Mort ; Turnletters Spirit mêle le blanc et le gris foncé de l'acier ; Black Sound enfin aborde le noir.
Des gayettes de charbon tournent en équilibre sur des tiges métalliques, au-dessus d'une surface blanche. De ce socle sortent des appendices longilignes striés noirs qui s'achèvent par de longues aiguilles. Chaque grattement de ces aiguilles sur les aspérités des charbons résonne dans la pièce. Des rythmiques envoûtantes, propres à chaque gayette, apparaissent lorsque les charbons se mettent en rotation.

vue

Quelque chose dans cette installation met le visiteur en alerte. Elle est précise, nette, esthétique, symétrique. Les tentacules noirs mettent mal à l'aise. Ils sont froidement cruels, aveuglément analytiques. Ils se révèlent obscurément organiques. Ils semblent souples, concentrés sur leur tâche, mais prêt à bondir. Les démons maintenus à distance dans Turnletters Spirit ont trouvé ici une faille. La frontière blanche est percée.

Le son évoque le travail d'un percussionniste démoniaque, éprouvant sa nouvelle liberté hors de son gouffre. Les percussions étaient à l'époque médiévale (ère évoquée ici par cette crypte) considérées comme impies, les instruments étaient détruits. Ici, un survivant a collecté d'autres instruments et s'en amuse. Les rythmiques se mêlent au fur et à mesure que les charbons entrent en mouvement, créant un grondement profond et guttural. La bête a sorti ses griffes et s'attaque à des proies sacrifiées sur un autel blanc. Elle tente peut-être d'y lire quelque chose, comme les oracles dans les entrailles des victimes.
Certaines histoires laissent des traces dans la mémoire collective. Si elles sont suffisament anciennes, suffisament sanglantes, si elles ont une signification qui perdure au-delà des déformations dues au temps, elles deviennent des mythes. Elles réapparaissent parfois. Le visiteur peut ainsi penser à Prométhée, puni par les dieux et enchaîné à un rocher, pour le crime d'avoir volé le feu et de l'avoir donné à l'humanité. Chaque jour un aigle venait lui dévorer le foie. Ses entrailles se régénérant, le supplice pouvait se répéter sans fin. Le feu est un symbole courant de la connaissance. Le charbon est à la fois organique et associé au feu, il en est le produit et la source. Les aiguilles sont le bec de l'aigle. La répétition d'un acte de cruauté est là aussi, exacerbée par le nombre des aiguilles. Pourtant il n'y a pas de régénération ici, il n'y a que lente disparition.

portrait1

Black Sound parle de mémoire et des profondeurs de la terre, de savoirs cachés, d'un monde perdu étranger aux écrits des hommes. Elle extrait l'obscurité et la dissèque. Elle montre des traces enterrées depuis des millions d'années. Le charbon contient l'éternité. Elle les lit, elle les transforme, elle en crée un chant. Comme toute transmutation, elle est destructrice.

Pourquoi qualifier le propriétaire des tentacules de bête ? L'être humain a tendance à bestialiser ce qu'il ne comprend pas, il déshumanise l'autre. Les stries évoquent les sections des vers, les antennes des insectes, les vertêbres des squelettes. Elles rappellent immédiatement tout un imaginaire fantastique dans lequel la créature qui les arbore est dangereuse, affamée et stupide. Au contraire ici tout est ordonné et précis, symétrique et analytique. Ce qui rassure dans l'idée d'un autre bestial est que la sauvagerie est compréhensible. Elle n'utilise que la force sans la pensée, elle est chaude du sang des proies. Elle est facile à mépriser. L'autre conscient et inquisiteur est terrifiant. Ses aspirations sont inconcevables.
La créature à tentacules est un lecteur. Elle est d'une insatiable curiosité, elle est en quête de savoir. Elle lit à voix haute, elle répète sans réfléchir, comme un enfant qui suit les lettres du doigt en apprenant à lire. Elle en a la cruauté et l'inconscience. Le spectateur est le témoin de cette lecture, il en reçoit les échos. Lorsqu'il quitte la pièce, il abandonne à leur sort les proies au lecteur ; auparavant il est voyeur d'un processus de dissection.

Black Sound est la représentation d'un rituel : la mise en scène est précise, les charbons tournent selon des motifs symétriques. Il s'agit d'une cérémonie sacrificielle dont le processus est répété continuellement. Le rituel prend la forme d'une séquence de motifs identifiables et prédictibles. Il suit donc des règles dont pourtant le témoin ne connaît pas la signification. L'origine du rituel, ses lois et sa finalité sont inconnues. Seule sa nature, le fait qu'il est l'objet d'une croyance, est perceptible.
Le terme de rituel a souvent une consonnance mystique ou religieuse. Cependant, il désigne aussi une habitude organisée de manière obligatoire et précise. Malgré l'aspect cultuel de Black Sound, c'est ainsi qu'on en vient à voir la démarche du lecteur. Il est à la recherche d'informations et il suit un protocole pour les obtenir. Il ne sacrifie pas des victimes à une entité surnaturelle, il examine des échantillons. Il les a extrait de la terre dans laquelle le temps les avait enfouis, il les a sélectionnés et alignés. Le charbon est une fossilisation de restes mortels : le lecteur observe des squelettes qu'il a exhumé des profondeurs. De nécromancien il devient archéologue.

On pense aux descendants des Grands Anciens, réveillés de leur long sommeil sous la glace. Le son lu par leurs appendices leur raconterait une histoire mystérieuse et antique venue des forêts carbonifères à l'origine de gisements de charbon. Le lecteur est comme ces êtres immémoriaux, tentant de lire les souvenirs de sa jeunesse et cherchant son chemin dans le monde.

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Il répète l'expérience à l'infini dans le temps, et ce faisant il interfère avec son résultat, illustrant inconsciemment le principe que l'observateur modifie ce qu'il observe. Le lecteur décortique les blocs de charbon pour atteindre leur essence. Des éclats en tombent, ses griffes y creusent des sillons. Il leur donne une voix mais ne comprend pas ce qu'il disent, il recommence dans l'espoir d'y reconnaître un sens. C'est une quête vouée à l'échec et menant à la destruction des échantillons contaminés par la lecture.

Le lecteur ne maîtrise d'ailleurs pas totalement son rituel, des détails lui échappent. Il y a en effet de l'aléatoire dans le sens de rotation des charbons. Les motifs sont toujours exécutés selon la même séquence mais le sens du mouvement semble sans importance. Le lecteur ne connaît donc pas plus que le visiteur le sens du rituel. Il en a fait un outil pour atteindre un but mais ses efforts sont voués à l'échec car l'outil n'est pas adapté à sa tâche. Le rituel se perpétue aveuglément, il est dépourvu de sens.
Black Sound parle d'un combat acharné et dérisoire pour la connaissance, menacé par un perpétuel échec. Le lecteur tente d'apprendre quelque chose des blocs de charbon, mais ignore où sa lecture le mène et il ne sait pas qu'il détruit ce qu'il apprend. Il tente de décrypter inlassablement les mêmes objets. Il s'obstine et les marques qu'il laisse dans les charbons deviennent profondes. Plus l'expérience avance dans le temps, plus il relit les traces de sa propre lecture.

Les gayettes sont la mémoire de la terre, elles racontent d'obscures histoires. Mais les souvenirs que la créature tente de raviver sont altérés, il n'en reste que des bribes qui s'effacent. L'effritement des charbons est le symbole simple de cette disparition. Les blocs partent en poussière, leurs débris salissent la frontière blanche. Dans son avidité la créature ne peut que les user plus vite.
En un sens, le lecteur grave sa propre histoire par dessus celle qu'il essaie de comprendre. Il la remplace. Durant un moment, il peut se connaître lui-même. Ses efforts fébriles dans le noir lui apportent une récompense inattendue et ses aiguilles tremblent d'exultation.

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Tribologie

L'exposition montre des frottements et de l'usure. Elle matérialise le temps qui passe dans la poussière, qui souille irrémédiablement les surfaces blanches. Elle montre aussi un contraste saisissant entre précision et chaos, qui s'atténue quelque peu au fur et à mesure que les particules de charbon, de métal ou de peau laissent leur marque.

Elle parle d'instant, d'oubli et de mort. L'obstination à communiquer est intrinsèquement liée à la disparition de la mémoire. La recherche de signification trouve dans chaque installation un media différent : dans le son des grattements pour Black Sound, dans l'agitation des lettres pour Turnletters Spirit et dans les voix de synthèse pour Where Now. Il s'agit toujours d'une retranscription aveugle de mots, sans qu'il soit possible de déterminer s'il n'y a aucune réflexion chez les êtres qui les répètent ou si le sens en est trop étrange pour être compris par les humains.

Des êtres obscurs hantent Tribologie. Ils s'entrechoquent dans Turnletters Spirit, certaines de leurs voix transpirent dans Where Now, des appendices apparaissent dans Black Sound. Ce ne sont sans doute pas les mêmes d'une installation à l'autre : certains sont presque humains, d'autres sont sauvages. Ils attendent à la lisière des mondes, de l'autre côté de la surface blanche. Ce qui passe la frontière est un tremblement nerveux. Tout dans cette exposition est fébrile : le grouillement des lettres, le frémissement des enveloppes et les sursauts des aiguilles. Cette frénésie subtile affecte profondément le visiteur.

Liens

http://www.schirman-debeauce.com/index.php?id=211&L=0
http://lunettesrouges.blog.lemonde.fr/2010/01/15/effritement-de-la-memoire/
http://www.lacritique.org/article-clea-coudsi-et-eric-herbin-tribologie

Photographies prises par l'auteur.

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